Je me souviens des dimanches et des repas en famille chez nos grands parents, ma maman qui préparait à la maison des bons petits plats que nous amenions.
Je me souviens de mon grand père qui s’assoupissait devant son assiette et qui, une fois, a laissé tomber sa cigarette roulée sur son veston.
Je me souviens de ses habitudes une fois la soupe achevée de verser un peu de vin au fond de l’assiette et de le boire.
Je me souviens du rire de ma grand mère quand elle avait fait une bonne plaisanterie à mon grand père.
Je me souviens de nos petites virées avec mon grand père et mon oncle pour aller jusqu’à la boulangerie, l’épicerie ou la boucherie.
Nous étions fières ma sœur et moi de l’accompagner et de l’entendre dire que l’on était ses petites filles.
Je me souviens de sa soupe qu’il a préparé presque jusqu’à la fin de sa vie.
Je me souviens de lui et ses fameuses cigarettes roulées, de l’odeur de son tabac imprégné sur ses vêtements.
Je me souviens vaguement de la maison d’Onesse et en face de la maison il y avait des cages pour les lapins.
Je me souviens de nos communions privées et solennelles, des photos prises au Moulin de la Galope.
Je me souviens de mon grand père chantant de sa belle voix lors des grands repas.
Je me souviens de leur première rencontre, de leur jeunesse comme si j’y avais été. Il nous en parlait très souvent et on s’imaginait bien les épisodes.
Autrefois, dans les petits villages, les voisins rendaient visite lors des naissances, 3 ans les séparait, il avait accompagné sa mère jusqu’à la maison des parents de ma grand mère. Il avait décidé qu’il se marierait avec elle et a attendu jusqu’à plus de 30 ans son retour au village.
Je me souviens du restaurant tenu par mon oncle et son compagnon, j’adorais y boire du jus d’ananas assise sur un des grands tabourets, depuis cela n’a plus la même saveur.
Je me souviens de ce petit village et de leur appartement près de mon oncle pour qu’il puisse les aider.
Je me souviens d’un épisode qu’il aimait à nous raconter, une balade avec son chien qui avait failli tourner au drame. Mon grand père, son chien, une laisse rétractable et une dame à vélo…Un chien qui n’obéissait jamais et le voilà parti faire sa vie, mon grand père qui avait du mal avec la laisse et une dame qui arrivait à vélo ne voyant pas le câble de la laisse et ses mots de mon grand père.
Halte là !!! Pied à terre ! Pied à terre!!!!
Je me souviens du vide immense et chaque année, le jour de ma fête j’espère un coup de fil qui ne viendra plus. C’était son anniversaire le jour de ma fête et il m’appelait pour me la souhaiter et moi en retour je faisais de même.
Je me souviens de ma grand mère seule après qu’il soit parti et je me souviens de son regard éteint malgré ses sourires.
Je me souviens de ses mots qu’elle me disait alors et je n’y croyais pas.
Et pourtant elle avait raison. Et j’aimerais tant qu’elle soit là, qu’ils soient là pour leur présenter ma petite famille.
Ils me manquent.
D’autres souvenirs à venir….